Quelques idées fausses sur la chirurgie réfractive

Quelques idées fausses sur la chirurgie réfractive

Les idées fausses ont toujours la vie dure. En voici quelques-unes pour vous éviter des inquiétudes inutiles.

« On manque de recul » alors que l’on a 30 ans d’expérience et des centaines de milliers de patients opérés ne serait-ce qu’en France.

« Les ophtalmologistes ne se font pas opérer », c’est tout le contraire. Les chirurgiens réfractifs se font plus souvent opérer et font plus souvent opérer leurs enfants et leur entourage proche que les autres (étude de 2015). Vous pouvez aussi le vérifier sur le site de la Clinique de la Vision. (lien vers la page « témoignage chirurgiens » du site CLV). 

« C’est de la chirurgie esthétique » : non, il s’agit de se libérer des lunettes et des lentilles, donc de chirurgie fonctionnelle, très différente de la chirurgie esthétique. Cette libération peut même s’accompagner d’une amélioration des performances visuelles, en fonction du défaut corrigé : par magnification (agrandissement) de l’image chez les myopes ou par la qualité de la correction chez les astigmates et les forts amétropes. Cette libération est enfin source de  l’amélioration de la qualité de vie qui est mesurée dans toutes les études, tous défauts confondus. Cette amélioration est objectivement supérieure à celle obtenue avec tous les autres modes de correction.

La chirurgie réfractive est donc une chirurgie fonctionnelle qui non seulement restaure la fonction mais en améliore les performances.

« Cela ne dure pas », les études menées sur 20 ans montrent que le changement effectué sur la forme de la cornée ne change pas. Il n’y a pas d’effacement de l’effet chirurgical.

Malgré tout, il arrive que la réfraction évolue très progressivement et ce pendant toute la vie en particulier chez les myopes. Et ce même si la myopie paraissait stable en préopératoire. C’est une des raisons pour lesquelles on préfère si possible opérer après 25 ans. 

Pour l’hypermétropie les raisons sont différentes. Les mesures peuvent être initialement faussées par l’accommodation. Il arrive donc qu’une partie de l’hypermétropie ne soit pas détectable avant l’opération et apparaisse après (relâchement de l’accommodation). 

Enfin parfois des amétropies négligeables sont mesurables après une intervention, mais trop faibles pour diminuer la vision et pour donner envie d’une retouche. Le temps et la modification du film lacrymal peuvent modifier leur tolérance. Un astigmatisme même minime peut justifier à long terme du port d’une correction « de repos ». Cela fait partie du contrat de départ, même si tout sera fait pour l’éviter.

« Les grossesses vont aggraver la myopie » Cette notion est révolue.  Actuellement chez les femmes enceintes, opérées ou non, on mesure bien statistiquement une myopisation faible en fin de grossesse mais qui est transitoire avec retour à la réfraction antérieure quelques semaines après l’accouchement. 

C’est en revanche une des raisons pour lesquelles il est déconseillé d’intervenir pendant la grossesse.

« Il devient impossible de remettre des lentilles » : inutile de dire que ce n’est pas dans le projet de départ, néanmoins il peut être rassurant de savoir qu’on peut tout à fait en remettre. 

« On ne peut plus faire de plongée, alpinisme, sport de combat, … » Le sport est un des premiers motif d’opération. Le choix technique peut être orienté par certaines activités mais l’armée américaine a depuis de nombreuses années choisi d’incorporer les sujets opérés, y compris pour des postes de pilotage ce qui constitue un gage de fiabilité et de confiance. La PKR y est même encouragée et gratuite pour les engagés.

Si vous pratiquez un sport soumis à réglementation le mieux est de vérifier vous-même auprès de votre fédération. 

Pour ce qui est des conditions extrêmes : la pression en plongée n’a pas d’incidence et en altitude il a fallu dépasser les 6700m pour constater une myopisation transitoire. Les pilotes d’essai opérés ont même pu dépasser les 10 000m sans conséquences visuelles dès lors que cela durait moins de 30 min. 

« Ca ne marche que sur la myopie» Faux encore. Les myopes sont uniquement les candidats les plus nombreux et c’est la première correction qui a été disponible, en raison de sa simplicité. 

Toutefois dès les années 90 la correction de l’astigmatisme, touchant 1/3 des myopes, et celle de l’hypermétropie ont été possibles. Ces profils ont particulièrement profité des avancées technologiques. Le bénéfice ressenti est au moins aussi important que chez les myopes en comparaison avec le port de lunettes ou de lentilles.

Pour la presbytie il existe plusieurs modes de compensation : la monovision, la multifocalité et l’asphéricité offrent un large éventail de solutions. La correction de la presbytie est toujours plus facile lorsqu’il existe au préalable une amétropie de loin.

« La PKR est une « vieille technique qui donc marche moins bien » Faux, avec les dernières générations de Lasers qui permettent des profils de correction performants, l’efficacité, la prédictibilité sont comparables entre les trois techniques. Ce sont les suites et la durée de récupération qui les distinguent.

« La cataracte sera compliquée ». Faux, l’opération de la cataracte se fait exactement dans les mêmes conditions qu’on soit opéré ou non.  Les calculs d’implants étaient, c’est vrai, initialement moins précis mais les progrès des appareils de mesure et des formules de calcul d’implants ont permis d’effacer ces imprécisions. 

« Cela n’a plus d’intérêt après 40 ans » ou tout l’inverse « Attendez que la presbytie soit là pour décider de l’intervention » L’efficacité du laser ne change pas avec l’âge. Seuls les besoins visuels peuvent évoluer et c’est le ou la patiente qui sont les seuls(es) à pouvoir prendre leur décision en toute connaissance de cause.

 « La myopie va diminuer avec la presbytie » ou « Les petites myopies doivent être conservées » demandent un peu d’explication. Il est vrai qu’une petite myopie < 3d permet de lire de près sans lunettes, même passé la cinquantaine. Mais la myopie elle-même et la dépendance aux lunettes de loin restent. Il est donc important de discuter avec votre chirurgien de ce que vous voulez, car la décision de ce qui améliorerait votre quotidien ne peut être prise par personne d’autre que vous. 

Sachez qu’on peut également tester avec des lentilles pendant 48h les différentes options chirurgicales.